Corpus Christi (Colossiens 1:24)

Corpus Christi
(source: La Christité)
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J'ai commencé a lire Augustin ou Le Maître est là, le roman écrit par Joseph Malègue. Affaire difficile, plus de 900 pages! Je ne sais pas si je pourrais le terminer. Une phrase trouvée là me semblait tout-à-fait paradoxale: Comme saint Paul avait osé dire : « J’achève en moi ce qui manque à la Passion du Christ », de même le chrétien d’œuvres complète l’action de Dieu (page 91).


Acum mă bucur de suferinţele mele pentru voi şi împlinesc, în trupul meu, lipsurile necazurilor lui Hristos, pentru trupul Lui, adică Biserica

Coloseni 1:24 Biblia Ortodoxă

Qui nunc gaudeo in passionibus pro vobis et adimpleo ea quae desunt passionum Christi in carne mea pro corpore eius quod est ecclesia

Colossenses 1:24 Biblia Sacra Vulgata

Who now rejoice in my sufferings for you, and fill up that which is behind of the afflictions of Christ in my flesh for his body's sake, which is the church

Colossians 1:24 King James Bible

Nun freue ich mich in den Leiden, die ich für euch leide, und erstatte an meinem Fleisch, was an den Leiden Christi noch fehlt, für seinen Leib, das ist die Gemeinde

Kolosser 1:24 Die Bibel (Luther trans.)

Maintenant je suis plein de joie dans mes souffrances pour vous, et ce qui manque aux souffrances du Christ en ma propre chair, je l'achève pour son corps, qui est l'Eglise

Colossiens 1:24 Bible Catholique

Phrase paradoxale, n'est-ce pas? J'ai trouvé ici une explication:

Saint Paul, dans sa lettre aux Colossiens écrit cette phrase qui étonne souvent les chrétiens : "J'achève, dans ma chair, ce qui manque à l'épreuve du Christ pour son corps qui est l'Église." Nous comprenons mal cette parole parce que nous pensons que, de fait, il manque quelque chose à l'épreuve du Christ, pour qu'elle soit achevée, pour qu'elle soit parfaite. L'épreuve du Christ, c'est sa présence au milieu des hommes, l'épreuve de l'amour de Dieu parmi nous. Épreuve qui est passée par le feu des souffrances et de la mort, à cause de notre péché. Épreuve qui est passée par la résurrection et la vie à cause de sa miséricorde et de son amour.
Ce qui manque à la passion du Christ, ce n'est pas en vertu de Lui-même, c'est en vertu de nous, qui sommes son corps étant son Eglise. Qu'est-ce qui manque dans le corps de l'Église que nous sommes ? C'est qu'en nous s'achève, s'accomplisse et rende parfaite la résurrection, la Passion du Christ. Ce qui manque, c'est que soient accomplis en nous, à travers notre vie, à travers la vie de l'Église et du monde, tout le poids, tout l'amour, toute la miséricorde et le salut contenu dans la Pâque du Christ.

Paroisse Saint-Jean-de-Malte, Homélie du Frère Michel Morin

(Psalter)

(Joseph Malègue)