Le Pour et le Contre

Céline y sus panfletos antisemitas https://t.co/u9d1HyTv14 via @elpais_cultura

— Pierre Radulescu (@pierreradulescu) December 31, 2017

Récemment Gallimard prit la décision de sortir une nouvelle édition des trois pamphlets (Bagatelles pour un massacre, L'École des cadavres, Les Beaux Draps) écrits par Céline en 1937, 1938 et 1941 respectivement; une vive controverse s'ensuivit (même si l'édition allait être accompagné d'un épais appareil critique), due au caractère fort antisémite de ces ouvrages; comme toujours chaque argument vient avec le pour et le contre; le lecteur doit avoir la possibilité de connaître le travail d'un auteur dans son intégralité pour faire ses propres jugements, pour en tirer ses propres conclusions; eh bien, ça se passe dans un univers idéal, le nôtre est différent; il y a toujours des questions sensibles qui reclament des limites à ce qu'on peut être publié et ce qu'on peut pas; faire publier Bagatelles pour un massacre après tout-ce que s'était passé pendant la guerre aurait été une disgrâce; mais quand on parle limites on parle censure; et ça a aussi un effet perverse; censurer n'importe-quoi ne fait que susciter la curiosité publique, c'est la temptation du fruit défendu; alors un livre censuré circule bel et bien en samizdat (et aujourd'hui l'Internet rend inutile même le samizdat); quand même, la décision d'une maison éditoriale signifie une prise de position; bien sûr, le moment aussi est important; il vient un temps quand un tel livre doit être publié tout court et laissé au jugement personel du lecteur; à toute chose sa saison, un temps pour jeter des pierres, un temps pour les ramasser, au moins c'est la parole de l'Ecclésiaste; (et bien sûr, il y a beaucoup d'autres considérations à faire, tirées de l'Ecclésiaste ou d'ailleurs); bref, pour le moment Gallimard renonça au projet, estimant que « les conditions méthodologiques et mémorielles ne sont pas réunies pour l'envisager sereinement. »

Gallimard suspende la publicación del panfleto antisemita de Céline tras la polémica https://t.co/a5d0HzV1fj via @elpais_cultura

— Pierre Radulescu (@pierreradulescu) January 12, 2018

(Céline)